5 années
13/02/2018 - 13/02/2023
Le 13 février 2018, la première bataille pour notre maternité s’engageait à l’Assemblée Nationale, sur une question anodine du député de l’époque. Il s’inquiétait de la réponse à opposer aux comités de défense qui se créaient face aux « nécessaires restructurations » de l’offre hospitalière.
5 années, c’est le temps qu’il faut pour former une sage-femme.
Si nous avions eu face à nous des gens honnêtes et compétents, la maternité de Guingamp aurait été sauvée à l’issue de ces 5 années.
Mais aujourd’hui on nous annonce un risque de fermeture... parce qu’il manque des sages-femmes à Guingamp !
Et pourquoi manque-t-il des sages-femmes à Guingamp ?
Parce que l’ARS a mandaté M. Rossetti afin qu’il propose une « restructuration » avec pour scénario privilégié la fin de la permanence des soins à Guingamp. Difficile de recruter sous la menace d’une épée de Damoclès.
Parce qu’il y a un an déjà, la direction de l’hôpital-pivot a profité d’entretiens individuels pour tenter de persuader les sages-femmes que leur avenir professionnel était à Lannion ou à St-Brieuc.
Parce qu’à Guingamp, malgré une maternité exemplaire, les conditions proposées par la direction finissent par dissuader les candidates qui sont pourtant accueillies à bras ouverts dans d’autres hôpitaux...
Or, le Pr Christophe Prudhomme, porte-parole des urgentistes de France, nous le confirmait il y a quelques jours, il n’y a pas de pénurie de sages-femmes en France : « Si la direction de Guingamp ne trouve pas de sages-femmes, c’est qu’elle ne fait pas ce qu’il faut ».
Ces mots faisaient écho à ceux des sages-femmes libérales publiés dans la presse quelques jours plus tôt : « On ne fait plus appel à nous », « la direction fait tout ce qu’elle peut pour ne pas recruter ».
Et on entend dire aujourd’hui que si les recrutements ne se font pas, c’est parce que nous ferions trop de bruit ! Quel cynisme…
Les choses se passent si facilement quand la population ne se mêle pas de ce qui la regarde, quand les élus ferment les yeux, quand les personnels restent dans le rang...
Mais ici c’est Guingamp ! Et à Guingamp, les choses se passent autrement !
Car ces 5 années nous ont soudés. Il ne se trouve plus une voix parmi les élus pour soutenir le plan de l’ARS.
Tous les syndicats de l’hôpital se sont prononcés pour le maintien d’un hôpital de plein exercice.
Et la population est au rendez-vous, comme l’a prouvé la mobilisation du 11 février.
Ajoutons que ces 5 années nous ont fait entrer dans une nouvelle ère : nous avons dû affronter une pandémie inédite, puis nous avons touché du doigt la réalité du dérèglement climatique.
Nous le savons tous aujourd’hui : ces crises en annonçaient d’autres...
Et les territoires qui auront sauvegardé leurs services publics, avec bien sûr un véritable service public de santé répondant aux besoins de la population, ces territoires seront en mesure de répondre à ces défis et de surmonter ces crises.
Bien sûr, nos technocrates prétendent anticiper en fermant nos services, alors que c’est justement pour anticiper les crises à venir qu’il faut les conserver.
Face à nous, ils ont pour mission de réduire, de toujours « faire mieux avec moins », alors qu’avec moins, on fait moins bien, c’est évident…
Mais nous, nous avons plus qu’une mission, nous avons une responsabilité envers nos enfants.
Nous devons leur transmettre ce que nous avons hérité de nos parents, de nos grands-parents, ces idées portées par le Conseil National de la Résistance : une sécurité sociale pour laquelle chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins, et un maillage d’établissements de santé, avec – évidemment – un réseau dense de maternités déployé dans l’après-guerre. Dans un pays en ruines, ils l’ont fait !
Et aujourd’hui, dans la 7ème puissance mondiale, on nous affirme « Mais nous n’avons plus les moyens ! »…
De qui se moque-t-on ?
Alors plus que jamais, nous restons mobilisés pour le droit de naître, vivre, travailler et décider au pays !
Comité de défense de l’hôpital public et de l’offre de soins du Pays de Guingamp
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