Comment ne pas annoncer une fermeture ?
Réponse : en annonçant une énième prolongation de la suspension des accouchements et en croisant les doigts pour que tout se passe bien. C’est la stratégie de l’ARS qui a décidé de tester grandeur nature le scénario 3 de M. Rossetti - l’expert en bâtiment sollicité pour réorganiser l’offre hospitalière dans l’ouest des Côtes d’Armor...
3,2 ETP de gynécologues-obstétriciens. 8,2 ETP de sages-femmes. A cette date, c’est ce qu’il manque pour reconstituer l’équipe de notre maternité.
Rappelons qu’il n’y a pas de pénurie de sages-femmes en France. Pas même dans le département...
Rappelons que dès janvier 2022, la directrice du GHT a rencontré les sages-femmes de Guingamp pour leur demander de choisir entre Lannion et St-Brieuc....
Chacun pourra apprécier la sincérité des directions de l’ARS, du GHT et du CH de Guingamp lorsqu’elles affirment faire tout leur possible. Leur objectif n’est pas de préserver notre hôpital de plein exercice, mais bien d’appliquer point par point les recommandations de la mission Rossetti.
Aujourd’hui, c’est non seulement la fin de notre maternité mais aussi la fin de notre chirurgie H24 qui figure dans le projet médico-soignant partagé 2023-2028 - comme nous l’avions annoncé dès la manœuvre d’enfumage lancée fin 2020 autour du « nouvel hôpital »…
Dans cette offensive contre la permanence des soins à Guingamp, le sort réservé aux urgences ne fait aucun doute...
Nous vivons un véritable effondrement sanitaire.
A Guingamp, à Lannion, à St-Brieuc, à Pontivy, les démissions s’enchaînent dans un cercle vicieux : sous-effectif, épuisement, burn-out, démission, sous-effectif, épuisement, etc. Aucune réaction des responsables !
Partout en France, mêmes causes, mêmes conséquences. Car comme nous l’avions annoncé, en privant les hôpitaux publics des intérimaires dont dépend leur activité, la loi Rist a servi d’accélérateur à la loi Buzyn. A terme, seuls les plus gros établissements conserveront leurs services. Les autres deviendront « hôpitaux de proximité » (= hôpitaux low-cost).
Pourtant, cet effondrement n’est pas une fatalité !
Fermetures de maternités, fermetures de services de chirurgie, fermetures de services d’urgences, tout cela est le fruit de décisions politiques dans un cadre qui impose toujours plus d’économies sur les services publics. On peut donc inverser la tendance par d’autres décisions politiques. A condition de le vouloir…
Or, la loi de financement de la Sécurité Sociale qui se profile et sera adoptée au 49.3 prévoit une augmentation du budget inférieure à l’inflation. Traduction : on consacrera en 2024 encore moins de moyens à la santé qu’en 2023 !
Des morts et des souffrances évitables, voilà à quoi nous mène le dogmatisme de nos décideurs.
A rebours de ces politiques, nous réclamons un véritable « Quoi qu’il en coûte » !
La question est politique, il est plus que temps que nos représentants s’en saisissent et agissent politiquement à l’échelon national en lien avec les élus de tous les territoires en voie de désertification médicale.
Une autre politique sanitaire est possible !
Pour le droit de naître, vivre, travailler, se soigner et décider au pays !
Le comité de défense de l’hôpital public et de l’offre de soins du Pays de Guingamp
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