Communiqué de presse 09/07/2023
Avenir de l’hôpital de Guingamp : Gardons-nous de toute naïveté !
Il y a un an, le rapport Rossetti était présenté aux élus et aux instances du GHT.
Il y a un an, la cheffe de service de la maternité pouvait encore dire "On nous parle fermeture alors que nous avons tous les effectifs. J'ose espérer que Bruno Rossetti sera considéré comme un 'has been' car il porte une vision qui est uniquement financière. On met de plus en plus la santé à distance".*
Au mois d’août, l’ARS nous annonçait un « sursis » d’un an et assurait que rien n’était décidé, qu’elle se prononcerait sur les scenarii du rapport Rossetti au 1er semestre 2023...
Aujourd’hui, où en sommes-nous ?
L’ARS n’a toujours pas statué sur le rapport Rossetti. Elle se contente de laisser les choses arriver d’elles-mêmes. Stratégie du pourrissement, nous l’annoncions dès l’hiver dernier.
Ces dernières semaines, en réponse à la « suspension » des accouchements à Guingamp, les expressions se sont multipliées. De la plus optimiste à la plus énervée. Chacun y va de son interprétation ou de sa prédiction au doigt mouillé, il suffit de faire son choix…
Mais il ne s’agit que de communication. Gardons-nous de toute naïveté !
Gardons-nous des vrais naïfs qui oublient l’historique de cette lutte**, les intérêts des parties prenantes et le cadre général de destruction du maillage hospitalier :
la loi Buzyn et ses pseudo-« hôpitaux de proximité » (sans maternité, sans chirurgie) ;
la loi Rist qui, au prétexte de s’attaquer aux excès de certaines rémunérations, prive les petits hôpitaux des médecins intérimaires qui sont essentiels à leur activité ;
le rapport Ville paru en février qui prétend donner un vernis scientifique à la fermeture des petites maternités ;
le rapport Rossetti qui n’est que la déclinaison locale d’un plan massif de destruction du système hospitalier public.
Gardons-nous surtout des faux naïfs qui font semblant de croire qu’avec 120 millions, on peut construire un nouvel hôpital. Il faudrait au moins multiplier cette somme par 4… Ceux-là sont déjà dans l’après. Ils ont baissé les bras. Mais ils pourront dire « On a fait tout ce qu’on a pu, mais c’était juste impossible… Par contre nous avons obtenu de haute lutte un nouvel hôpital ! ». Prévisible, tellement prévisible...
Low-cost, le nouvel hôpital, à ce prix il ne pourrait être que low-cost, rappelons-le.
Il s’agirait en fait d’une subvention de 120 millions au BTP, doublée d’une belle opération promotionnelle pour l’heureux gagnant du « loto de l’hosto ». Gaspiller l’argent public, le nôtre, pour un hôpital qui ne répondrait pas aux besoins du territoire ? Hors de question.
Nous demandons que cet argent soit investi dans l’humain, pour reconstruire l’équipe de la maternité et assurer l’avenir de notre chirurgie conventionnelle et de nos urgences H24 !
Pour le droit de naître, vivre, travailler, se soigner et décider au pays !
Le comité de défense de l’hôpital public et de l’offre de soins du Pays de Guingamp
*source : BFM 08/07/2022
** https://padlet.com/comitedefensechguingamp/chronologie-de-la-lutte-pour-l-h-pital-public-de-guingamp-q5x1nqgtyn7ijnly
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