Communiqué du Comité de défense de l’hôpital public et de l’offre de soins
du Pays de Guingamp 26/02/2025
Dans notre lettre ouverte en date du 11/02, nous nous interrogions sur le montant de l’aide apportée par l’ARS au maintien de l’activité de la maternité privée de Plérin.
Le chiffre a fini par sortir et a soulevé une vague d’indignation. Prévisible.
Tout le monde ici a en tête la suspension des accouchements à Guingamp en raison d’une pénurie de personnels qui n’a ému personne à l’ARS. Voir un tel effort consenti pour un établissement privé situé à 10 minutes de l’établissement public de référence, cela dépasse l’entendement.
Surtout pour les parturientes qui ne peuvent se permettre les dépassements d’honoraires... mais dont les cotisations ont contribué à ce coup de pouce incongru au privé à but lucratif.
300 000 euros, c’est un début de réponse, mais cela soulève de nouvelles questions.
On a pu entendre qualifier ce chiffre de « rustine »...
Selon les informations relevées dans la presse (l’ARS ne nous a pas répondu), on parle de 300 000 euros divisés par 4 pédiatres sur une période de 3 mois.
Cela représenterait donc un coût de 25 000 euros pas mois par pédiatre ! Cher pour une rustine.
En février 2023, le comité de défense dénonçait l’application de la loi Rist qui prétendait plafonner les salaires des intérimaires (dans le secteur public) : cette loi allait surtout permettre de priver de personnels les petits hôpitaux publics dont l’activité dépendait de ces intérimaires, amenant des fermetures de services en cascade. Et c’est exactement ce qui est arrivé. Appelons-le « Acte 1 ».
Acte 2 : la maternité privée de Plérin connaît à son tour une pénurie de personnel. Elle doit faire appel à des intérimaires et sans doute les rémunérer hors régulation puisque la loi Rist ne s’applique qu’au secteur public…
Au vu des informations dont nous disposons, la question doit être posée clairement :
l’argent public a-t-il été utilisé pour rémunérer hors tarif Rist les intérimaires nécessaires au maintien de l’activité de la maternité privée à but lucratif de Plérin ?
Et le doute est permis : ces intérimaires sont-ils de nouveaux pédiatres ou bien s’agit-il des médecins démissionnaires qui auraient ainsi obtenu satisfaction sur leur rémunération ?
Acte 3 : ???
Cela dépendra de la réponse qu’apportera l’ARS à nos questions restées en suspens depuis la lettre ouverte du 11/02 :
« Par ailleurs, nous avons pris note que ledit établissement en demande davantage, et souhaiterions bien sûr connaître votre position : l’ARS compte-t-elle aider la clinique de Plérin à maintenir ouverte une maternité privée où le dépassement d’honoraires est la règle ? (…)
En conséquence, au vu des récentes évolutions de l’offre de soins sur l’ouest des Côtes d’Armor et de l’impasse manifeste que constituent les projets immobiliers en période d’austérité budgétaire redoublée, nous vous saurions gré, Mme la directrice, de bien vouloir indiquer quel cap l’ARS entend donner à son action pour garantir l’accès aux soins sur notre territoire. »
L’ARS ne nous a jamais considérés comme des interlocuteurs. Mais les faits sont têtus, nos analyses et nos prévisions se vérifient les unes après les autres. Nous avons la fâcheuse habitude de poser les questions qui dérangent... et de nous heurter à un mur de silence.
Nous appelons donc parlementaires et élus locaux à s’approprier nos réflexions et à porter nos questions auprès des autorités de santé ainsi que des autorités préfectorales qui semblent avoir retrouvé la voie du dialogue.
Pour le droit de naître, vivre, se soigner, travailler et décider au pays !
Le Comité de défense de l’hôpital public
et de l’offre de soins du Pays de Guingamp

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